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L'oeil crie - Page 20

  • Scoop mondial: la croissance repart grâce à l'intervention d'un doigt dans l'oeil

    20051229-0024.JPGJe vous vois tout retorts que vous êtes montés sur de grands chevaux de scepticisme. Femmes et hommes de peu de foi, reculez: vous allez en être pour votre avoine.

    Il y a de celà 3 semaines, un lapin sanguinolent sur le billot, un doigt - le mien - tâchant d'en immiter la posture victimaire, j'avais fait appel assez solennellement à la compassion blogosphérienne en fixant d'emblée le seuil de ma satisfaction qui me vaudrait guérison certaine sans gangrène: 3000 commentaires et un doublement des ventes de l'oeil.

    Trois maigres commentaires pour l'instant sur le billet posté ici, plus deux reprises solitaires sur facebook, sur le premier angle de vue il apparait donc au premier abord que l'amputation de ma main est désormais inéluctable. Cependant, attendez...

    Il y a quelques jours - je viens tout juste de recevoir la dépêche reuters - un deuxième oeil a été vendu, chez Coquillettes cette fois, altérant ainsi l'intactitude résolue de la pile de dix exemplaires qui y reposait depuis six mois...

    Les ventes s'emballent, doublement instantané, me voici exhaussé, reste à passer encore un peu de crème sur mon doigt... et à retourner voir mes chers libraires la tête haute pour fêter ma place enfin trouvée dans le hit-parade de leurs ventes.

  • partir [Dialogue de l'oeil n°36]

    oiseaux sur un fil- Qu'est ce qu'ils ont, à partir, comme ça?
    - Z'en ont p't'être marre qu'on les r'garde...
    - Ouais...
    - Et si on partait, nous aussi..?
    - Pour aller les regarder là-bas?
    - Toi...
    - Oui, j't'regarde depuis trop longtemps...

  • Je suis un auteur dépassé, fini, paillassonné, en poussière

    revue brèvesNouvel abonné de l'extraordinaire revue Brèves, j'ai reçu vendredi le numéro 96. Une page se tourne; ça avait de la gueule de se retrouver en couverture du numéro 95 en cours, ben c'est fini, caramba, tout est à recommencer. Comme ça, juste avant l'été où je pensais dormir sur mes deux oreilles. C'est atroce.

    Pas eu le temps de le lire ce nouveau numéro-guillotine de gloire, mais... c'est encore un très joli numéro en tout cas, avec un sujet accrocheur comme pas deux (l'inconvenance).

    Pour l'acheter, c'est par ici.

    La bonne nouvelle c'est que les numéros sont suivis, ce qui veut dire que les précédents numéros et en particulier le formidable numéro 95 sont toujours disponibles avec la même bonne volonté qu'au premier jour quand on était jeunes.

    Quand, même, ça a de la gueule, d'être en couverture de l'avant-dernier numéro de Brèves...

  • Un œil en été (pense-bête)

    La maladie des valises; elles enflent et pourtant se font plus légères. Si on souffle du bon côté, elles se déplacent toutes seules dans le salon, bousculent les traces de l'hiver, de l'immobilité.

    Les voilà rodées par l'air frais, quelques fleurs panachées dont des linaigrettes, des reflets de ciel, des chemins éblouissants pour l'appareil, des courbatures, des salamandres, des os, du foin, des trucs qui pointent et des vaches, bon, voilà, on a tout, on peut partir.

    Un œil en été, c'est par ici (CLIC)...

     

    mare,soleil,linaigrette,été,oeil

     

  • le roi coupé [Dialogue de l'oeil n°35]

    - Pourquoi t'as coupé le roi ?
    - Pour me faire un trône.
    - T'as besoin d'un trône, toi ?
    - Oui, pour me reposer.

    DSCF8632.JPG

     

  • [DEBAT] Je me suis coupé un doigt en préparant des petits oignons blancs, dois-je écrire un post sur mon blog, ou mieux, sur facebook ?

    Le cultivateur m'avait garanti qu'ils étaient « coupés du jour ».
    Très fermes, de taille à me tenir dans le poing. Couteau effilé indispensable. J'ai pris un tel couteau. Ai commencé à trancher des fines lamelles. Un oignon. Pas de larmes. Deux oignons, pas de larmes non plus, mais aie ! Annulaire attaqué avec énergie, très proprement, la pulpe du bout du doigt, une entaille large d'un bon demi centimètre. Du sang dans les oignons blancs. Hitchcock en cuisine, que personne ne sorte, j'étais tout seul et n'avait aucune chance de sortir car déjà ma tête tournait ; je saignais abondamment (à l'échelle des oignons en tout cas, car le lapin qui était déjà dans la casserole depuis un moment aurait sans doute trouvé le moyen de nuancer cette constatation dramatique).

    Comme je présumais un certain mépris du SAMU et des pompiers pour la cause dudit mien doigt, j'ai su de suite qu'il ne me restait qu'un appel à la compassion blogospherienne* ou facebookienne**, avec une accroche sur twitter pour rabattre des colonnes de lecteurs avides sur la mélodie acide de ma complainte :

    oignons blancs, gros couteau, tchak, tchak, tchak, ouille du sang partout, tâché, le lapin pourra pas dire qu'il est la seule victime

    Flaubert serait charmé, mais surtout les impressionnistes hurleraient à la véritable résurrection de leur grand art. Centre trente-quatre caractères de pleine efficacité littéraire : notez enfin l'effet de style avec une unique phrase constituée, sur la conclusion de l'affaire rondement menée, avec ce qu'il fallait de goût de scandale pour attirer les moins impétueux.

    J'ai longtemps caché au monde les développements de mon quotidien, enseignement de Brassens oblige. Pourtant ils m'arrivent très souvent (je parle de "les développements"). Et désormais il me parait indispensable de les – n'ayons pas peur des mots - promulguer.

    Je ne peux plus me priver de l'amitié des cuistots maladroits solidaires du dimanche pour les plus convenus, mais aussi féroces émousseurs de couteaux, collectionneurs de reliques de saints improbables (je suis bien placé pour le savoir), empailleurs de tout doigt, adeptes de cris de douleur stéréophoniques, hurluberlus aux minauderies diversement compassionnelles à mon égard ou inversement prêts à me déverser dessus des tombereaux d'insultes au titre de la vengeance du lapin à la moutarde ; tous les débats sont bons à prendre pour construire une notoriété, alors voici : je prends.

    Je précise à ces doux impétrants que à la moutarde n'est pas une race, et que donc il n'y a pas de motif valable à vouloir la préserver plutôt que d'en manger les ressortissants avec des petits oignons frais.

    Nous pourrons également débattre longuement de mes chances de me rétablir en bonne forme au sortir de cette blessure à laquelle Homère, même lui, n'avait pas pensé (c'est la chute des classiques que voulez-vous, mais avec le climat, voyez...), de mes envies incompréhensibles d'essayer sur les autres doigts pour le plaisir, de la théorisation de la télépathie guerrière cunico-légumière***, bref, ce coup-ci je veux au moins 3000 commentaires et un doublement des ventes de l'œil ou je me fais moine. Et si je les obtiens pas je dirai que je me suis trompé dans les zéros ou dans les étoiles, c'est la douleur vous comprenez, je vais peut-être y laisser un doigt.

    Et... ce n'est pas tout. Je viens de vous parler de l'amitié de nouveaux amis plus ou moins fréquentables dont je suis en quête. Mais il est temps, facebook attitude oblige, de m'enquérir des perspectives ouvertes par un tel billet auprès de mes amis patentés. Car je vous rappelle que facebook permet, gloire à lui, d'être ami pour de vrai avec nos déjà-amis. Et facebook ne manque pas de nous le rappeler à chaque nouveau lien avec une personne. Avant facebook, nos amis n'étaient que de faux-amis, en fin de compte, rien de plus. Des mots, quoi, du vent. Boire une bière avec eux ou manger un lapin à la moutarde avec eux par exemple: un leurre.

    Grand moment à venir, je vais pouvoir mesurer l'intensité compassionnelle que mes amis déploient à mon égard par réseau social interposé face à ce qu'il y a tout lieu désormais d'appeler : l'événement. Je pressens que je vais pouvoir faire du tri. Merci l'oignon, merci le couteau, merci le lapin, il n'y a plus de coupable(s) de coupure mais seulement des amis sur un banc d'essai. Ah! Le grand moment!



    * Tiens, le dictionnaire automatique de mon logiciel de traitement de texte ne connait pas ce mot, il propose sphinctérienne
    ** Il connait pas non plus mais ne propose rien de bon
    *** Croyez bien que j'ai cherché un adjectif pour se rapportant à l'oignon mais j'ai bien peur de ne pas avoir trouvé de quoi se rapporter à l'oignon adéquat

  • la dame [Dialogue de l'oeil n°34]

    - Est où la dame ?
    - Dans l'ordinateur. Dans le disque. Dans tes oreilles, dans ton petit coeur.
    - Chanson pour Jeanne ?
    - Chanson pour Jeanne.

     

    La celestina...


  • Ma nouvelle "Mon beau miroir" est publiée dans le numéro de printemps de la revue en ligne Textimage

    revue textimage,publication de nouvelle,mon beau miroirMon beau miroir est le fruit d'une lente émergence. Je l'ai écrite une première fois il y a quatre ou cinq ans après la lecture d'une étude sur Talleyrand. Elle explore le rapport du politique à l'image et aux éléments de discours qui y sont liés. Cette nouvelle est au coeur d'un recueil de textes que je suis en train de terminer.

    Textimage est une revue de recherche créée par des gens charmants (merci Aurélie, merci Olivier, merci Pierre-Olivier!!) pour explorer le rapport texte / image, des enluminures à internet; un sacré sujet.

    Mon beau miroir est ici publiée sous une forme "diapositives". Il y a une centaine de diapos, aussi je vous conseille un verre de vin en accompagnement (si vous voulez je viens d'ouvrir un très bon Régnié 2007, à boire, et il y a de quoi remplir plusieurs verres encore), ou une infusion de sauge (le bol est à côté de moi, vide par contre), ou un maté (il en reste un fond dans la gourde que j'ai au boulot). Ou quelque chose comme ça.

    Bref, cette nouvelle a trouvé sa place dans le cahier d'artistes du numéro de printemps. J'avoue que je ne l'ai pas encore lu, il est tout neuf et je n'ai pas ouvert assez de bouteilles. D'autant que Mbm côtoie des choses plutôt musclées, sans compter - carrément - une nouvelle inédite de Didier Daeninckx (dont il 'faut' lire le dérangeant La mort n'oublie personne).

    Pour lire la revue, c'est par là que ça se passe

  • Mon beau miroir [NOUVELLE, EXTRAIT]

    Un homme politique, au réveil. Son lever, sa mise en condition pour la journée à venir, l'amorce de ses choix, l'écho de ses tracas éternels.

    Cette nouvelle est publiée en accès libre dans le cahier d'artistes du n°4 de la revue Textimage, sur le thème de l'image dans le récit, aux côtés d'une nouvelle inédite de Didier Daeninckx !

    Lire la suite

  • soleil terne [Dialogue de l'oeil n°33]

    - Oh, tu te décides?
    - Oh Oh, oh oui ! Sans moi t'es blanc comme un cachet d'aspirine!
    - Tu peux parler, t'as vu à quoi tu ressembles?

    aspirine, teint pâle, malade