Mon beau miroir est l'histoire d'un homme politique au réveil.
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Mon beau miroir est l'histoire d'un homme politique au réveil.
Dans la Revue Brèves n°95 d'avril 2011.
Disponible (au moins sur commande) dans toute librairie, ou en ligne.. y compris en version numérique.
Les numéros sont suivis, donc normalement pas de problème si le libraire, médusé ou retors, vous explique que le n°324 vient de paraître, et que donc le 95...
- Allez, choisis l'anneau où tu glisseras l'oeil.
- Ce sera toujours bien trop près du mur, regarde donc! Bonjour la perspective!
- Dans ce cas prends-en un plus haut, tu gagneras en hauteur de vue...
- C'est orienté. L'oeil là-haut, j'aurais plus les pieds dans l'eau, j'y perdrais en ressenti, tu vois...
- T'es pas clair, toi...
- C'est l'eau trouble, ça. Eloigne-toi du mur.
- Tu connais la vérité ?
- Oui.
- Alors dis-moi, je t'en prie...
- Non.
- Tu es égoiste !
- Non, non.. tu sais, on a beau connaître la vérité, la dire c'est se projeter dans l'inconnu...
- Tu préfererais la dire à un inconnu ?
- Pfffff... d'une certaine manière, oui...
- Forcément, si tu suis l'oeil, tu vas marcher de travers...
- Hé ! Si je suis le chemin ça va monter, c'est fatiguant, alors, à toute chose malheur est bon, voilà..
- Tu as raison, toute façon ce sera le même nuage.
- Voilà. J'aime bien quand on est d'accord. Je trouve que tu as la tête plus droite. Enfin, vu d'ici.
- Ouh. Les filles.
- Ouiiiiiii....
- Arrangez-vous, voyons! Ca fait pas propre, là...
- Hein...?
- Oui, déjà qu'il y les vagues, c'est pas droit, c'est si laid... Quand il va venir pour le défilé, va y avoir de l'oreille tirée, c'est moi qui vous le dit et que je vous aurais prévenu. Vous allez faire des pompes...
- Je vais tomber, j'te dis.
- Mais non, c'est solide, tu sais.
- Je me sens tourner déjà, ça vrille, ça va péter sur le nerf optique.
- Mais noooonnn... arrête de te faire du mauvais sang. T'as la pupille toute dilatée mais sinon t'es rutilant.
- Je ferme les paupières, c'est plus sûr.
- Tu vois ce que je vois ?
- Non. T'as la berlue.
- Et alors ? Tu pourrais quand même voir ce que je vois !
- Non. C'est ptet contagieux.
- Qu'est ce que tu vois?
- Normal.
- Normal?
- Oui, normal. Standard, quoi. Rien à dire, je veux dire!
- Mais ça veut dire quoi, standard, pour un paysage qui se présente à toi?
- Ben ça veut dire, bah, rien...
- Qu'il n'y a plus rien à remarquer du monde?