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L'oeil crie - Page 19

  • Incendies

    Incendies_fichefilm_imagesfilm.jpgDans l'oeil ce soir, et bien planté dans la rétine, INCENDIES. Gloire soit rendu à mon vaillant vidéoclub, vaillant car il résiste à ce que vous savez. Et merci parce que son conseil du soir a tapé prodigieusement juste.

    INCENDIES est un glissement sans répit dans l'histoire d'une femme, une mère, dans son parcours tracé à rebours par ses enfants. Un film terriblement intelligent de construction effacée, avare de mots, une intrigue qui se rapproche pas à pas de l'apocalypse; et au final un apaisement qui surprend, littéralement, comme un tireur embusqué. Superbe renvoi au sujet. INCENDIES renvoie dos à dos bien des choses, et dégonflerait beaucoup de baudruches à lui tout seul.

    Bref, touché coulé dans l'oeil, et pas seulement. Loué soit mon vidéoclub (à côté de la place Sathonay à Lyon), et louez INCENDIES.

  • oeil pour oeil [Dialogue de l'oeil n°39]

    - Tu savais que Victor Hugo avait écrit un texte sur un oeil?
    - Oui chhhhtt!!! Dis-donc, t'es bien renseigné, toi!
    - Tu te moques?
    - Non, non, c'est moi l'oeil en question, c'est pour ça, parle moins fort!
    - Oh!
    - Chhhhhttt!!
    - C'est toi! Dis, t'as pas honte d'avoir persécuté ce pauv'type?
    - Suffit, suffit, là t'es déjà en train de faire pareil avec moi... je recommencerai plus, d'accord?

    l'oeil, victor hugo

  • amusements [Dialogue de l'oeil n°38]

    dents- C'qu'on s'emmerde, quand même!
    - Parle pour toi, je me suis jamais autant amusé!
    - Tu t'es toujours amusé en t'emmerdant.
    - Non, pas du tout.
    - En m'emmerdant alors. Tu n'me laisses pas trente-six solutions.

  • T'as du courrier ? [Dialogue de l'oeil n°37]

    - T'as du courrier?
    - J'en ai toujours.
    - Ça me surprend. Je t'ai pas écrit.
    - D'autres l'auront fait.
    - Arrête tes fantasmes, on est seuls sur cette île!
    - Et bien des gens d'ailleurs m’auront écrit.
    - On ne sait même pas si ça existe les gens d'ailleurs. Allez, autant croire en Dieu!
    - Ben non.
    - Pourquoi?
    - Il m'écrit pas.

    île, îlot, photo

     

     

     

  • Du bouche à oreille sur l'oeil (avec un peu de vin)

    vélo,selleJe ne sais plus où donner de la tête. L’autre jour je me rendais chez mon libraire l'esprit léger; mais en entrant j'ai de suite perçu dans son regard une solennité alarmante qui ne lui ressemble pas.

    - J'ai vendu un œil, m'a t-il dit sur un ton égal à son bonjour précédent.

    J'avais ouï dire que la profession de libraire allait de mal en pis, et cette annonce sans préalable n'était pas pour me rassurer sur l'avenir de ce bel établissement. On ne lit plus parait-il, un tweet ça va, une page passe encore, mais un roman de six cents grammes, trois kilos de nouvelles, et une tonne de poésie léchée, ça non bien fini. Le temps de lire de tels volumes Apple sort au moins deux nouveaux modèles de tablettes pour s’amuser à bouger les doigts, trois mille hommes politiques sortent nus de la douche dans des suites de luxe dont la moquette bouclée n’est plus si vierge, bref on se sent dépassé après un tel retrait du vaste monde, la vie monastique n’est plus d’époque.

    Jusqu'à ce que je comprenne que c'était de mon œil qu'il s'agissait, ce qui est tout compte fait moins grave.

    Et l’histoire ne s’arrête pas là. Le soir même, anniversaire des coquillettes, ces mêmes charmants libraires, et par la force de leur enflammé discours militant deux exemplaires de l’œil sont partis entre des mains féminines. Pris de vertiges en raison de ma non-préparation à l’exercice, j'ai du poser mon verre de beaujolais biologique pour commettre deux dédicaces personnalisées (failli m'en sortir en griffonnant une recette de cuisine, comme celle du lapin à la moutarde on en a déjà parlé je crois, hélas je me souviens toujours très mal des recettes sans aide-mémoire donc autant s’abstenir et affronter l’obstacle) avec un stylo qui n’était pas le mien ce qui en termes d’aisance à griffonner des lettres me fait toujours revenir illico vers la maternelle. Mais je l’ai fait.

    Ainsi donc voici mon insuccès sérieusement entamé, et ma pile d’« œil » chez Coquillettes de réclamer un inventaire rien que pour compter et recompter en creux le nombre d’exemplaires vendus ; je vais devoir changer de carrière et de posture.

    J'en suis donc à 7 exemplaires achetés gaillardement par des gens qui se foutent d’Apple et des Sofitels, et ce à l’échelle mondiale, dont 4 chez coquillettes à Lyon et un nombre considérable de personnes que je ne connais pas parmi elles, voilà donc le seuil de la célébrité franchi un verre à la main, ou pas loin posé à côté. Ce qui n'est pas loin de l'objectif de passer à 8 que je posais en ce début de mois de septembre.

    Encore un effort et je ne saurai plus où donner de la tête je vous dis.

  • 100.000 poètes

    100.000 poètes, ça fait beaucoup. Un peu peur de se noyer comme dans un supermarché.

    Mais en fait c'est pas ça, ce sera pas un supermarché, plutôt un endroit sympa à la place, et ils seront pas 100.000, ou alors seulement à l'échelle de la planète, ce qui est plus raisonnable quand on veut être 100.000.

    Et puis en plus c'est mensonger, ils seront que 99.999 car je pense que je vais pas pouvoir y aller, ce qui est ballot mais c'est comme ça. Pour autant je serai pas non plus au supermarché.

    Les organisateurs présentent ainsi la chose: Dans le cadre de l’opération “100 Thousand Poets for Change as a historical event” (c’est dans la langue de l’Empire-qui-croule, c’est normal, cela a été initié par des poètes américains), nous sommes une brochette de poètes à vous proposer une performance demain samedi, à Lyon. L’énergie sera au rendez-vous. C’est en plein air et gratuit.

    Allez-y, vous!

    100000 poètes

     

     

  • à la force du poignet, ce coup-ci

    poignet, forceForcément, j'ai quand même sorti le décolleté, la dernière fois. Y'a comme une difficulté à aller plus loin. Dans mon échelle de valeur, s'entend.

    Alors voilà le poignet. Mais sachez que pour la seconde fois, qui plus est dans les quelques jours qui ont suivi cet appel (la période estivale ne m'a pas permis de couvrir l'événement médiatiquement à sa juste mesure) mes incantations bloggesques ont été exhaussées, avec un nouveau doublement des ventes de l'oeil. Nous, pardon je, en sommesuis donc à 4 exemplaires vendus mondialement, ce qui me permet d'occuper gaillardement en théorie les quatre points cardinaux, les experts en stratégie apprécieront !

    Alors maintenant, on garde le rythme des doublements, s'il vous plaît, jamais deux sans trois, objectif 8. Et à la force du poignet !

    Tout ceci devrait être aidé par une merveilleuse critique de l'oeil sur un blog par ailleurs fort recommandable (merci Gilles !), autre événement estival que l'ingestion continuelle de concombre-tomate m'a conduit à passer très temporairement sous silence.

    Bref, j'attends.

  • Bon, allez, ça suffit, maintenant je mise tout sur mon décolleté.

    décolleté, liberté

    Quelque chose de profond pour les sous-marins, d’où la nécessité de gros phares, de rebondi comme deux mondes alors qu'un c’est déjà le bazar y’en a qui ont bien du mal à le ranger, avec la peau douce et des poils car tout ne peut pas être beau sinon c’est un mensonge.

    Une chemise avec un col sérieux ou fantasque (y’a une rue qui s’appelle comme ça pas loin de chez moi, c’est joli) mais dans tous les cas des boutons qui se barrent comme si y avait la guerre.

    Le succès me guette du haut de son mirador, avec une mitraillette de pudeur devant laquelle je ne cèderai pas. Trop facile. En plus de là-haut il ne voit même pas les poils, du coup il croit au mensonge. Il tire, et hop me voilà écrasé avec juste une framboise même pas une cerise qui dépasse, je flagelle encore un peu, et puis je me repose éternellement sur le malentendu mais à l’orée d’un succès international.

    J’ai résumé, hein. Vive ma féminité.