Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'oeil crie - Page 16

  • C'est le changement d'heure [Dialogue-publi-reportage de l'oeil sur un comptoir, n°63]

    - C'est le changement d'heure, grogne l'un.
    - C'est l'heure de changer de vie, dit l'autre.
    - Ou de coucou, hurle un gars au fond.
    - De ca-ri-llon... ca-ri-llon... moi j'ai un ca-ri-llon, dit le plus vieux qui bisque sur la serveuse, écroulé sur le zinc.
    - D'amis qui arrivent en retard, ajoute un beaucoup plus jeune qui s'ennuie là plutôt qu'ailleurs.
    - De moulin va trop vite, chantonne une petite fille hilare.
    - De clocher pour mettre une tour Eiffel à la place, grogne le curé qui veut démissionner depuis des années lumières.
    - C'est tout ? Bon... OK les gars, ça roule et pétarade, on garde la première. Le comité vous enverra le chèque.

    Le cameraman sort précipitamment de la salle, assommée soudain par le silence. Comme si le patron avait fermé boutique il y a des années en oubliant ses clients dedans.

    - Hé, Michel... T'as dit qu'il s'appelait comment, le comité du chèque?
    - Le comité des hobbies, un truc comme ça...
    - Pas des hobbies, bon Dieu, reprend le jeune. Des Lobbies. Des lobbies indiscernables.

    Traversiere.jpg

  • Un oeil en automne (troisième édition)

    Vous allez me dire, troisième oeil en automne, et maigre moisson pour les autres saisons.

    Ou mais voilà: l'automne c'est la couleur, la puissance, la profondeur, le parfum; l'automne est gonflé plus que les autres saisons de la juste conscience de... cette idée que l'on a de vivre... avant de disparaitre. A la fois ce réalisme vertigineux, et cette  magie flamboyante. Respirable et inspiré. Nulle part ailleurs aussi perceptible que sur les hauteurs.

    Je vivrais bien un long automne. Sur les sommets.

    Cette année, ajustement nécessaire, l'automne est un peu frais, claquant et humide. Déjà la lumière blanche presque médicale de novembre, et des petits paquets de nuages compliqués. L'effet miroir du ciel, peut-être.

    Mais toujours la rage charnelle et déglinguée du sol.

    DSCF0484 [800x600]nb.JPG

  • Mirettes, vos papiers !

    Que vos mirettes s'esbaudissent, après quelques temps flipperesques voyant la disparition de plusieurs de mes belles billes-lettres de plomb, refondues renvoyées têtuement depuis, quelques fort appréciables réalisations de papier verront prochainement le jour.

    A savoir des histoires de culottes inédites à surgir quelque part dans quelques temps, mais je ne vous en dis pas plus si ce n'est qu'on lavera ce linge sale en communauté.

    Aux alentours de novembre, des dialogues de l'oeil cligneront sur la prochaine édition de la revue Comme en poésie; et par ailleurs, en remerciement inespéré pour mes croisades anti-hygiénistes sans doute, la revue belge Microbe publiera la vague et le douanier.

    Maintenant, pour plus de précisions et de clarté, plus de patience...

  • La vague et le douanier, haiku prolongé-inversé

    la vague et le douanier.JPGLa vague et le douanier est un haiku prolongé-inversé. Ce n'est donc pas un haiku.

    Un haiku est une forme (et plus qu'une forme) de poème d'origine japonaise et dont la lecture doit s'effectuer en un souffle.

    La vague et le douanier, c'est le temps d'une vague, une vague dans le texte et pas dans le souffle du lecteur. Du coup, il y a un peu de stress, car la vague a des choses à dire.

    L'histoire : Une vague arrive sur une côte, anonyme, et y rencontre un douanier. Celui-ci s'oppose à son passage.

    Paru dans la revue Microbe.

  • Le tour du monde [Dialogue de l'oeil n°62]

    - Vous allez où, Monsieur?
    - Faire le tour du monde.
    - Vous rodez, Monsieur?
    - Non, je fais le tour du monde.
    - Vous voulez venir boire un verre?
    - Non, mille excuses, je n'ai pas le temps, j'ai à faire le tour du monde.
    - L'insécurité règne ici, Monsieur.
    - Ce n'est pas grave, je ne reste pas, je fais le tour du monde.
    - Monsieur!
    - Oui?
    - C'est dans l'autre sens!

    Et le Monsieur qui tentait le tour du monde attendit la nuit, un peu plus loin, pour continuer dans le noir.

    DSCF7713 rhone.JPG

  • La connexion [Dialogue de l'oeil n°61]

    La connexion. Le souffre. Le silence et sa littérature. L'engeance terrible des miroirs courbes. Pupille fixe, fixante.
    Être là, juste pour la forme, et s'évader.

    La connexion

  • L'absolu [Dialogue de l'oeil n°60]

    L'absolue nécessité des racines. De s'ancrer. D'attendre son eau. L'absolue nécessité de se répandre, de se croiser les branches, de s'éventrer, de suivre les couleurs de la saison. Et le soleil donne, il paraît. Le recevoir, donc, nécessité.
    L'absolu comme cœur embringué à nourrir tout ça avec passion.
    Sinon il n'est plus le cœur dit-on.

    L'absolu comme nécessité de mourir pour s'échapper.
    Oh.

    L'absolu

  • Une lecture de Lambeaux de Charles Julliet à venir au Bal des Ardents

    Après un joli moment en juillet sous les platanes (était-ce bien des platanes? pas que, je crois) du Parc de la Tête d'Or dans le cadre des Dialogues en Humanité et sur le thème de la résilience, voilà qu'une récidive des équilivristes s'annonce, sous la houlette de Mathilde, pour le 11 octobre à la Librairie du Bal des Ardents (Lyon 1er, métro Hôtel de Ville). C'est à 18h, avec un peu de retard, peut-être, mais pas trop, et pas forcément, ou alors seulement moi.

    Au programme la lecture à 7 ou 8 voix de 2 extraits (un pour chacune des deux parties du roman) de Lambeaux de Charles Julliet, texte autobiographique d'une délicatesse, d'une justesse et d'une économie rares.

     

    lecture lambeaux - bal des ardents.jpg

  • La rentrée [Dialogue de l'oeil n°59]

    - On s'en sort bien, finalement, non?
    - Oui, et en même temps, t'étais entré tout seul...
    - Arrête, c'est moi, au contraire, qui suis allé te chercher!
    - Pas du tout, t'es gonflé, c'est l'inverse, et même que tu ne voulais pas sortir!
    - Jamais de la vie! je voulais rester un peu plus, c'est vrai, tant qu'à faire d'être entré par ta faute, mais seulement et simplement pour profiter du point de vue!
    - C'était TON point de vue, et ça le reste.
    - Ah non, c'était le nôtre, souviens-toi!
    - Certainement pas, moi j'ai fermé les yeux sur tout ça.
    - Bon, en fait, je me suis trompé: on n'en est pas sorti. Pas du tout.
    - Non. Pourtant on a fait des efforts. Alors, comment ils vont faire, les autres qui veulent rentrer?

    la rentrée

     

  • Il se passe des choses, on dirait, au Parc de la Tête d'or le 7 juillet 2012. On dirait.

    Cliquez-donc pour agrandir la chose dans votre oeil à vous, et tout savoir par la même occasion, tout en prononçant l'onomatopée complexe et signifiante Merci à l'attention de Rémi, qui n'a pas signé mais bel et bien réalisé cette jolie affiche. Merci Rémi.

    dialogues en humanité, résilience, équilivristes